Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/31

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fet dans ces hautes montagnes de vase pétrifiée qu’on trouve après Olioure, en allant de Toulon à Marseille, & presque tout le long de la côte de Provence : amas que la mer composa jadis lorsqu’elle les couvroit encore de ses eaux, & que les courans du Nord-Ouest secondés du même vent y étoient poussés avec violence de la haute mer ; en sorte qu’embarrassés entre ces hauts & ces bas qu’on y voit, ils y exerçoient leur fureur par cent mouvemens opposés les uns aux autres. C’est ainsi que dans leur agitation ils fabriquerent ces bisarres arrangemens, où vous reconnoissez tellement l’ouvrage de la mer, si vous y faites quelque attention, qu’il vous est impossible de ne pas convenir que ces compositions ne peuvent s’attribuer à une autre cause.

On auroit donc tort d’être surpris de cette confusion qu’on remarque dans les divers lits de nos montagnes, & qui a été pour l’Auteur dont je parle, une raison de douter qu’elles eussent été formées originairement aux endroits où elles sont placées. Au