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qui peut avoir eu lieu à Malthe pour les dents de poissons inconnus en ces Mers qu’on rencontre dans la pierre de l’Isle de Malthe.

Que quant à l’inégalité & à la diversité des dents de serpent, l’Auteur ne prétend pas que ce soient des dents d’un seul poisson, mais de plusieurs d’une denture copieuse ; que la diversité de grosseur n’est point une raison contre son opinion, puisque les dents de la gueule d’un poisson ne sont pas moins différentes entre elles que le sont celles de la bouche d’un homme ; qu’il y a des poissons de plusieurs âges, & de gros & de petits suivant les tems, dont les dents doivent aussi être diverses en grandeur.

Comme on lui avoit objecté qu’il ne se trouvoit point dans cette pierre de dents attachées aux machoires, il en rapporte des figures singulières dont il a les morceaux en main : il fait voir la vérité de cette pétrification par la différente substance d’une même dent, le dedans étant différent en dureté & en couleur de l’émail ; de la dent, ce qui ne seroit point, si cette pétrifi-