Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/34

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gré ces interruptions, on retrouve dans les unes & dans les autres les mêmes couches ; & on les retrouve à la même hauteur, de la même épaisseur, & du même genre de matières. Cette uniformité peut-elle s’expliquer dans le sentiment que cet Auteur a entrepris de défendre ? Au contraire n’en démontre-t’elle pas la fausseté ? Ne prouve-t’elle pas à l’œil, que ces montagnes sont toutes l’Ouvrage des mêmes tems, des mêmes courans, & des mêmes matières élevées dans les mêmes lieux où elles sont situées ? Ainsi bien loin que l’état de nos montagnes ait dû donner lieu à cet Ecrivain de penser qu’elles n’étoient composées que de pièces rapportées, & arrangées confusément les unes sur les autres dans le tems du Déluge, l’ordre & la suite qu’on y remarque, & que la mer même qui les sépare encore en certains endroits n’a pû interrompre, eût dû le convaincre qu’elles ont été formées ligne à ligne, & dans la même position qu’observent encore toutes leurs parties, à la réserve de très-peu de changemens. Je ne retouche-