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EXTRAIT

Du Journal d’Angleterre, contenant la description que M. Glouer a envoyée de la Virginie où il a demeuré plusieurs années ; tiré du Journal des Sçavans, 1676 p. 351. ou plutôt 251.



L’Air de la Virginie est assez temperé ; la terre en est fort sablonneuse, surtout du côté de la mer. Il y a peu de pays au monde où il y ait un si grand nombre de fleuves. On voit souvent dans ces fleuves des monstres marins : M. Glouer dit en avoir vû un, qui parut comme il descendoit sur un de ces fleuves, sous une figure humaine, avec la tête, les bras, l’air & le visage d’un Indien, qui le regardant du milieu des eaux avec des yeux terribles, jetta la terreur dans l’ame de tous ceux qui étoient dans le batteau, jusqu’à ce que se plongeant dans l’eau, il fit voir sa queuë de poisson, qui étoit cachée tandis qu’il se tenoit de bout[1].

  1. J’ai vû cette année 1755. à la foire Saint-