Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/63

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tant de preuves que je vous ai déja rapportées de la diminution de la mer, l’eau saumâtre ou salée qu’on trouve dans les plaines de sable de l’Afrique ou de l’Egypte, & en beaucoup d’autres Pays du monde, lorsqu’on veut y creuser des puits, est une nouvelle preuve de cette vérité. N’est-elle pas un effet du sel que la mer a mêlé à ces sables, en les rassemblant dans ces lieux ? Pourquoi les eaux de ces puits, comme de tous ceux qu’on creuse dans les pays où il ne pleut jamais ou très-rarement, sont-elles plus salées qu’ailleurs ? Les puits salés qu’on rencontre en plusieurs contrées éloignées de la mer ; les mines & les carrières de sel qu’on découvre en certains lieux, que leur dureté ou les terreins qui les couvrent n’ont pas permis aux pluies de pénétrer & de fondre ; les lacs salés des pays chauds où les mêmes pluies sont peu fréquentes, ne sont-ils pas des preuves évidentes, que les eaux de la mer ont formé & couvert pendant long-tems cette croûte du globe que nous habitons ? Pourquoi le sel est-il si rare en Ethiopie, &