Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/100

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chéry, l’amour sincère que je porte aux rites et aux traditions de la vieille Inde. Depuis que je suis arrivé, pas un jour ne s’est passé sans invitation. Fêtes religieuses ou domestiques, galas publics ou privés, tous ont trouvé en moi un spectateur assidu et charmé.

J’ai visité dans ses plus obscurs réduits la pagode de Villenour, gravi, sans crainte de me heurter le crâne aux corniches surbaissées, les sept étages de son gopura, dénombré les statues et les figures d’animaux, les chars, tous les accessoires du culte. Je vous en épargne l’énumération. Je vous fais grâce aussi de la fête solennelle du Nirpou-Tiroumal, fête du feu, qui se donne chaque année, en juin, à Ariancoupom. Des centaines de dévots courent, pieds nus, sur une piste pavée de charbons ardents, à peine cachés sous un lit de cendres, et cela pour attester l’innocence de la belle Draupadi, commune épouse des cinq fils de Kourou. Au son des instruments les plus variés, les fidèles s’en vont, jaunes de curcuma, couronnés de fleurs, et suivent en dansant les effigies peintes et richement accoutrées de Draupadi et de Darma Radjah. Puis, arrivés devant le chemin de feu, ils s’élancent, après s’être frotté le front