Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/159

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C. Apoupatar. Il vend, paraît-il, dans le pays même, ces simulacres de dessert, avec beaucoup de succès ; avec plus de succès, même, que toutes ces petites figurines dont il fait défiler les types sous mes yeux. Toute l’Inde dravidienne y est fidèlement reproduite avec ses castes, ses catégories, ses métiers.

Voici le Kourouvicarin et sa femme, chasseurs d’oiseaux, coureurs de brousse, tenant chacun une pièce de menu gibier. Voici le Daubi, le blanchisseur, qui porte son linge sur le dos, en un gros paquet dont la bride lui ceint le front, et sa compagne qui a sa grosse pannelle de terre rouge sur la tête. Voici la femme du laboureur, du Retty, avec son chignon casqué d’or, à la mode ancienne. Le Pion, plein de son importance, est pris dans sa tunique serrée à la taille, et il fait montre du parapluie, insigne de condition supérieure. Le guerrier, le Tchatria, brandit son cimeterre de la main droite et oppose, de la gauche, sa rondelle de poing à un invisible ennemi. Le brahme, de couleur claire, chargé d’embonpoint, à demi-nu sous ses mousselines blanches, a son front dégarni au rasoir, timbré des lignes multicolores en l’honneur de ses dieux. Le musicien musul-