Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/240

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ne saurait être logique sans user de la digression. Revenons-en à Mariammin ou Mariattale, suivant qu’il vous plaira d’appeler la Grande Déesse des Parias ; elle a pour insigne spécial le trident qui lui servit à combattre le géant Targassourin. Les mouchys la représentent sous les traits d’une belle femme rouge, avec la haute tiare nimbée de flammes, propre aux divinités qu’on se rend favorables par les sacrifices sanglants.

Les Parias tiennent leur déesse pour supérieure à Brahma lui-même. Ils l’honorent par des danses spéciales où l’on avance, portant sur la tête des vases en terre, pleins d’eau, superposés et garnis de feuilles de margousier. Je vous ai déjà dit que les feuilles de cet arbre apparaissent dans toutes les occasions où l’on veut flatter la déesse. Mariammin règne surtout par la terreur. Vienne une épidémie, on a bien soin de disposer des rameaux du végétal sacré autour des malades. On ne leur permet de se gratter qu’avec ces feuilles. On en jonche leur lit, on en couronne le baldaquin, on en tapisse la maison, son toit et aussi toutes les habitations du voisinage.

En tant que patronne de la variole, Mariam-