Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/243

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dernier supplice. Ainsi cet assemblage monstrueux donna à Mariammin les vertus d’une déesse et les vices d’une femme folle de son corps. Le pénitent s’étant empressé de la chasser de sa maison, elle parcourut le pays en semant les crimes sur son passage. Son pouvoir malfaisant devint tel que les Deverkels, ces demi-dieux qui règnent aux quatre coins du ciel, ne crurent pouvoir l’apaiser qu’en donnant à Mariammin le pouvoir de guérir la variole, et en l’assurant qu’elle serait grandement honorée par le peuple quand séviraient les épidémies.

Les débordements de Mariammin sont figurés en détail sur les bas-reliefs de ses pagodes et de ses chars ; je vous en épargne la description. Sa tête est déposée dans le sanctuaire de chacune de ses pagodes. À Virapatnam, ce sanctuaire est, paraît-il, fort ancien. Il représente le chevet d’une croix dont la pagode elle-même, beaucoup plus récente, reproduit la disposition. L’histoire de cette tête, que je n’ai pu voir, car l’entrée du sanctuaire est interdite aux profanes, n’est pas moins miraculeuse que la légende de la Déesse. Trouvé par des Macquois dans les filets qu’ils avaient tendus au fond de