Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/259

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sommes partis pour visiter la forteresse, en profitant d’une fraîcheur relative, car bien avant midi la réverbération des montagnes dénudées augmentera la chaleur d’un soleil de plomb jusqu’à la rendre insupportable. À pied, nous faisons le tour de l’enceinte, par le glacis, côtoyant les douves larges et profondes, jadis célèbres par les crocodiles qui vivaient dans leurs eaux. La sécheresse qui sévit depuis plusieurs années les a taries à tel point que, par endroits, le fond du fossé n’est qu’un bourbier entrecoupé de flaques où des oiseaux de toutes sortes circulent parmi les joncs. Des petites aigrettes blanches, des poules d’eau, déambulent sur les larges feuilles des nénufars, des guêpiers verts et bleus chassent aux insectes le long des parapets, se poursuivent entre les créneaux où une chouette, perchée sur un merlon, et semblant faire corps avec la pierre grise, sommeille sans s’occuper des éternels rats palmistes qui jouent à cache-cache dans les meurtrières.

De la fausse-braie et de ses tours à mâchicoulis les débris jonchent le fossé. Le rempart et ses tours bastionnées, de meilleure étoffe, ont résisté au temps, mais on y compte plus d’une brèche. La conservation des monuments