Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/266

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sait très bien que les Italiens ont travaillé en Inde dès la fin du XVIe siècle, sinon avant, et cela, non seulement dans le Sud, mais encore dans le Bengale, plus au Nord même. Le Taj d’Agra, à défaut d’autre intérêt, présente celui d’avoir été fabriqué par des marbriers et des mosaïstes d’Italie. Le nom d’un architecte français ou savoyard, Augustin de Bordeaux, a été cité par des auteurs qui, pour ne nommer que Fergusson, sont tenus pour autorités en la matière. Quant à la forteresse de Tanjore, les dates, un tant soit peu postérieures, sont encore plus explicites. Elle fut construite par le roi Vijaga Baghava, le dernier Nayaka de sa dynastie, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, en un temps où le Mysore était largement ouvert aux Européens. Les Jésuites y avaient pris bonne position. Ils ne refusaient ni leurs conseils ni leurs services aux souverains accueillants. Ingénieurs, architectes, fondeurs de canons, imprimeurs, astronomes, ces missionnaires étaient d’actifs agents de civilisation. Pour les ouvriers italiens, chercheurs d’aventures qui, dès le XIIIe siècle, avaient pénétré jusqu’auprès du Khan de Tartarie, le prêtre Jean asiatique, et façonné pour lui « une fontaine d’orfèvrerie