Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/268

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de la déesse Mariammin, le prouvent surabondamment. Nous sommes loin des appliques disproportionnées qui revêtent les gopuras des pagodes aux environs de Pondichéry.

Si les musulmans, quand ils occupèrent Vellore, ne détruisirent pas ces images de pierre grise, c’est qu’ils craignirent, peut-être, en attaquant l’œuvre en surplomb, de tomber dans le fossé où vivaient en paix ces crocodiles fameux « d’une grandeur énorme » dont parlait en 1736 le Révérend Père Saignes à Mme de Sainte-Hyacinthe, dans Les Lettres édifiantes et curieuses, et qu’il avait vus de ses yeux. Les gens d’Hyder-Ali ne se firent point faute pourtant de ravager les environs de Vellore. Le souvenir du père de Tippou ne passera non plus que la désolation du désert qu’il créa en brûlant tout sur un rayon de dix milles. Jamais le pays ne s’en est relevé. L’importance considérable de Vellore au point de vue stratégique le condamnait d’ailleurs à un ravage continu. Pendant trois siècles, vainqueurs et vaincus l’ont rançonné, pillé, dévasté, sans merci.

Occupée, le XVe siècle durant, par les rois de la dynastie Chola, puis au XVIe par ceux de Vijianagar dont le plus illustre fut ce Krishna-