Page:Maintenant - revue littéraire, 1912-1915.djvu/100

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on a la chance d’être une brute, il faut savoir le rester. Tout le monde comprendra que je préfère un gros Saint-Bernhard obtus à Mademoiselle Faufreluche qui peut exécuter les pas de la gavotte et, de toute façon, un jaune à un blanc, un nègre à un jaune et un nègre boxeur à un nègre étudiant. Madame Delaunay qui est une cé-ré-brâââle, bien qu’elle ait encore moins de savoir que moi, ce qui n’est pas peu dire, lui a bourré la tête de principes pas mêmes extravagants, mais simplement excentriques. Robert a pris une leçon de géométrie, une de physique et une autre d’astronomie et il a regardé la lune au télescope, quand il a été un faux savant. Son futurisme — je ne dis pas ça pour le vexer, car je crois que presque toute la peinture à venir dérivera du futurisme auquel il manque également un génie, les Cara ou Boccioni étant des nullités — a de grandes qualités de toupet. — comme sa gueule — bien que sa peinture ait des défauts de la hâte de vouloir être coûte que coûte le premier.

J’oubliais de vous dire que dans la vie il s’efforce d’imiter la petite existence du douanier Rousseau.

J’ignore s’il viendra à cette exposition affublé d’un pardessus rouge comme au Salon d’Automne, ce qui n’est pas d’un vivant, mais d’un mort, étant donné qu’aujourd’hui tous les hommes sont noirs et que la mode est l’expression de la vie.

Marie Laurencin (je n’ai pas vu son envoi). En voilà une qui aurait besoin qu’on lui relève les jupes et qu’on lui mette une grosse… quelque part pour lui apprendre que l’art n’est pas