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Page:Maintenant - revue littéraire, 1912-1915.djvu/24

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Et, courbant son orgueil sous les doigts professionnels,
Elle file follement, rigide sur ses huit roues.
Elle traîne un long train dans son aventureuse marche,
Dans le vert Canada, aux forêts inexploitées,
Et traverse mes ponts aux caravanes d’arches,
À l’aurore, les champs et les blés familiers ;
Ou, croyant distinguer une ville dans les nuits étoilées,
Elle siffle infiniment à travers les vallées,
En rêvant à l’oasis : la gare au ciel de verre,
Dans le buisson des rails qu’elle croise par milliers,
Où, remorquant son nuage, elle roule son tonnerre.

Arthur cravan


DOCUMENTS INÉDITS SUR OSCAR WILDE



Oscar Wilde, que d’aucuns prétendent avoir été doué d’un front bien développé au-dessus des arcades sourcilières, mais fuyant assez vite alors que son crâne, noblement ovoïde, se renflait à l’arrière, disait que les vraies facultés de l’homme n’avaient pas leur siège dans la partie antérieure du crâne, mais en sa partie postérieure, et il assurait que les hommes de grande capacité avaient leurs idées… de derrière la tête.