Page:Maintenant - revue littéraire, 1912-1915.djvu/61

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et mes souliers me paraissaient miraculeux. Ce qui m’incite encore à penser de la sorte, c’est qu’à cette minute je perçus un faible bruit de sonnette, de quoi le timbre ordinaire, en apparence, se répandit dans tous mes membres, comme un liquide merveilleux. Je me levais lentement et, précipitamment, j’allais ouvrir, joyeux d’une diversion aussi inattendue. Je tirai la porte : un homme immense se tenait devant moi.

— Monsieur Lloyd.

— C’est moi-même, fis-je ; voulez-vous vous donner la peine d’entrer.

Et l’étranger foula mon seuil avec des airs magiques de reine ou de pigeon.

— Je vais faire la lumière… pardonnez-moi de vous recevoir ainsi… j’étais seul, et…

— Non, non, non ; de grâce, ne vous dérangez en aucune façon. J’insistai.

— Une dernière fois, je vous prie, me dit l’inconnu, recevez-moi dans l’ombre.

Amusé, je lui offris un fauteuil, et lui fis vis-à-vis. Aussitôt il commença :