Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[27]

me faire l’honneur de conſulter, quoique vous ayez bien voulu me faire celui de la critiquer. Ainſi il n’y a rien de plus étonnant à voir produire dans ces circonſtances, en des maſſes differentes, quatre degrés de Force, par le choc d’un corps qui n’en a que deux ; qu’à voir une puiſſance en équilibre, ou une Force Morte de telle valeur qu’on voudra, en ſoutenir trois, quatre, cinq, & cent mille autres de même eſpece, & de même valeur qu’elle.

C’eſt là cependant, Madame, tout ce que vous avez trouvé de plus fort pour réduire au ſilence les ennemis des Forces Vives, & ſurtout M. Jurin, l’un des plus redoutables, qui s’étoit engagé, comme vous le rapportez, de ſe convertir aux Forces Vives, lui & les ſiens, ſi l’on pouvoit lui citer un ſeul cas où elles euſſent lieu, ſans que le temps y entrât pour quelque choſe. Le voilà ſommé de ſa parole.

Mais penſez-vous, Madame, qu’un homme auſſi habile, & auſſi clairvoyant que l’eſt M. Jurin, ne s’appercevra pas de tout ce que je viens d’obſerver ci-deſſus, & peut-être de bien d’autres incompetences. Croyez