Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/32

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Je parle de préſomptions dans une Recherche qui eſt du reſſort des Mathématiques, & j’ai raiſon d’en parler ; parce qu’il n’y a plus, ſelon moi, que les préſomptions, les préjugés, & l’autorité mal évaluée de part ou d’autre, qui entretiennent ici la diſcorde entre les Géometres, au grand ſcandale de la Geometric. Tout eſt dit aujourd’hui ſur ce ſujet, ou le doit être, après tant d’habiles gens qui y ont mis la main ; & en effet vous ne voyez pas du nouveau en ce genre, du moins pour le fonds des preuves ; vous nous l’auriez donné dans votre Livre ; s’il y en avoit. Il a été un temps cependant où il regnoit de l’obſcurité dans cette diſpute, comme il arrive toûjours au commencement de toutes les diſputes : mais la lumiere s’eſt montrée aſſurément de part ou d’autre depuis pluſieurs années, ou elle ne ſe montrera jamais, vu la nature de la queſtion, & les connoiſſances dont elle dépend. Car ce qui s’y mêle de Phyſique, ou de Metaphyſique, s’évanouit par l’abſtraction Mathematique, & par l’idée préciſe & diſtincte des quantités purement calculables qu’on y conſidere, & que l’on n’y reçoit qu’entant que