Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[35]

qu’une pure queſtion de nom ; comme ſi dans une diſpute qui eſt devenue preſque nationale, & qui intereſſe deux auſſi grands Partis, les vérités les plus évidentes ne pouvoient pas étre long-tems obſcurcies par de mauvaiſes raiſons ſoutennüs des noms fameux d’un Parti. Vous êtes trop éclairée, Madame, pour convenir jamais que de donner 100 degrés de Force à un mobile qui doit produire un certain effet déterminé, ou de ne lui aſſigner que 10 degrés de Force pour la production pleine & entiere de ce méme effet, ne ſoit qu’une feule & méme choſe. Mais ſi ceux qui ſe retirent dans cet aſyle ont été eux-mêmes auparavant du nombre des Défenſeurs des Forces Vives, comme je l’ai vu arriver plus d’une fois, je les prierois de me dire pourquoi ils ont marqué tant de zele, & fait tant de bruit pour une queſtion de nom ; pour une nouvelle maniere d’exprimer ce qu’on ſçavoit déja ? Pourquoi nous donner une ſimple explication ſur les Forces Motrices des corps pour la plus grande découverte qui ait jamais été faite ſur le Mouvement ? Pourquoi traiter, comme a fait M. Leibnits, l’opinion ou l’expreſſion