Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/8

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ble d’augmenter le triomphe qu’elle a décerné, & qu’elle prépare à ſon Héros ; en un mot depuis qu’elle a adopté ſans reſerve toutes les idées de M. Leibnits. Seroit-il impoſſible, que Madame ***. ſe livrant de nouveau à ſon excellent génie, & à la ſeule évidence, ou, ſi elle veut, au ſeul principe de la raiſon ſuffiſante, & reliſant ma Diſſertation dans cet eſprit d’équilibre, s’y rappellât les traits de lumiere qui l’avoient frappée, & dont j’ai lieu de croire que l’obſcurciſſement n’eſt venu que d’une cauſe étrangere ?

C’eſt ainſi, Madame, que je raiſonne, ou peut-être que je me fais illuſion ; mais toûjours en conſéquence de l’idée avantageuſe que j’ai conçue de votre diſcernement.

Comment pourrois-je penſer en effet, que ce ſoit dans une lecture attentive & déſintereſſée, que vous ayez découvert cette prétendue faute de calcul, ou plutôt cette bevue groſſiere que vous m’attribuez, en me faiſant direp. 432. qu’un corps avec la Force néceſſaire pour fermer ſeulement 4 efforts, en ferme 6 ? Vous avez raiſon ſans doute, après cela, d’ajouter que c’eſt comme ſi je diſois que 2 & 2 font 6, & que l’un n’eſt