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Page:Mairet - Marca.djvu/132

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la nature, et cette patience, cette conscience que l’étude de la campagne inspire si souvent. Déjà, à cette heure matinale, les a succès » se dessinaient ; des groupes se formaient ici et là ; les grandes machines étaient fort délaissées, tandis que devant certaines petites toiles, on attendait son tour pour bien voir.

Marca, entraînant Claire, allait à droite et à gauche ; tout l’amusait, tout l’intéressait ; il faut pourtant avouer que ce qui lui plaisait surtout, c’était ce qui racontait une histoire. Elle admira beaucoup une jolie scène de mariage ; le cortège, marié et mariée en tête, suivis de tous les amis, deux par deux, traversant un sentier boisé pour se rendre à l’église ; il lui sembla que le marié, fort joli garçon, et très fier de sa petite femme, ressemblait à Maxime ; seulement elle n’osa faire part de son observation à Claire. Elle serait restée volontiers dans cette grande salle, pleine de monde, où les immenses échelles des vernisseurs circulaient à force de cris de « Place s’il vous plaît ! », mais on l’appela. Véra trouvait tout cela peu intéressant, — le prologue de la pièce, et elle voulait continuer son chemin.

On suivait les salons par ordre alphabétique, passant fort vite devant une prodigieuse quantité de toiles. Marca était un peu éblouie, elle avait même un peu mal aux yeux, mais elle s’amu-