Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/106

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vue : elle lui avoit même parlé quelquefois par occaſion ; mais il lui avoit toujours déplu par ſon extérieur. C’étoit un échalas ; maigre, ſans contenance, d’une figure blême, have, pénitente, qui la repouſſoit. Il étoit l’ami du défunt : il avoit reçu ſes derniers ſoupirs & ſes remords en confeſſion, ce qui lui avoit donné une connoiſſance détaillée de ſon intrigue avec Mad. Richard, & fait naître le deſir d’en tirer parti ; mais, afin de ne pas ſe compromettre, & de ſonder avant le terrein à ſon aiſe, il avoit pris une tournure très-honnête. Il lui forge une hiſtoire ainſi qu’il lui a depuis avoué : il ſuppoſe que ſon confrere a fait un teſtament, par lequel il laiſſe tout ſon bien à la maiſon ; mais à la charge de quelques legs particuliers, entre autres de vingt-cinq louis en faveur de Mad. Richard, pour raccommodage de ſes colliers, ſurplis ; & en même tems