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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/41

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dans les feſtins, dans les parties de plaiſir les plus licencieuſes ; à la Cour, au milieu des camps, & quelquefois obligée de partager ſa couche avec un ſexe étranger, elle a réſiſté à tant de tentations dangereuſes, & juſqu’à ce qu’elle pût avoir une compagne, a trouvé en elle-même une jouiſſance préférable à celles dont l’attrait puiſſant l’aiguillonnoit ſans ceſſe. Graces vous en ſoient rendues, ô déeſſe auguſte, qui préſidez à nos myſteres ! Et vous, ma chere enfant, à qui cette exhortation s’adreſſe principalement, puiſſiez-vous profiter d’un ſi grand exemple ! Echappée dès votre tendre jeuneſſe, aux ſéductions des hommes, goûtez le bonheur de vous trouver réunie au ſein de vos pareilles, bonheur après lequel Mlle d’Eon, commandée par les circonſtances, a ſoupiré ſi long-tems en vain.

Au reſte, la ſecte anandrine n’eſt pas comme tant d’autres, qui ne