Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/44

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Législateurs l’a autoriſée. Lycurgue avoit établi à Lacédémone une école de tribaderie, où les jeunes filles paroiſſoient nues ; & dans ces jeux publics, elles apprenoient les danſes, les attitudes, les approches, les enlacemens tendres & amoureux ; les hommes aſſez téméraires pour y porter les regards, étoient punis de mort. On retrouve cet art réduit en ſyſtême, & décrit avec énergie dans les poéſies de Sapho, dont le nom ſeul réveille ce que la Grece avoit de plus aimable & de plus enchanteur. A Rome, la ſecte anandrine recevoit dans la perſonne des veſtales des honneurs preſque divins. Si nous en croyons les voyageurs, elle s’eſt étendue dans les pays les plus éloignés, & les Chinoiſes ſont les plus fameuſes tribades de l’univers. Enfin cette ſecte s’eſt perpétuée ſans interruption juſqu’à nos jours ; point d’état, où elle ne ſoit tolérée, point de re-