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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/93

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Je ne vous peindrai point en détail, cette priſon conſacrée aux femmes de mauvaiſe vie, ſéjour auſſi horrible que dégoûtant. Il ſuffira de vous la repréſenter comme la ſentine de tous les vices, le théâtre de toutes les impudicités, où ſe débitent toutes les ordures, toutes les groſſiéretés, tous les juremens, tous les blaſphêmes de la débauche la plus crapuleuſe, & par fois la plus énergique. Heureuſement ce n’eſt qu’un dépôt, un lieu de paſſage, pour aller à ce que nous appelions la grande maiſon, c’eſt à dire l’hôpital général. Il n’eſt ſans doute aucun de vous, Meſſieurs, qui n’ait lu le court & magnifique éloge qu’en fait Mad. Gourdan, dans le chef-d’œuvre d’éloquence érotique qu’on a jugé digne d’être tranſmis à la poſtérité : il faut toutefois beaucoup rabattre de ſon enthouſiaſme. Ce lieu de correction, quoi qu’elle en diſe, tout auſſi abo-