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FLORICULTURE.


mère à la marcotte, et rien ne la solliciterait à chercher dans l’émission de racines nouvelles des moyens d’existence qui lui soient propres. Un crochet en bois maintient chaque marcotte dans la position convenable. Nous n’entendons point parler ici des œillets de collection et de la manière de les marcotter (voir Plantes de collection).

D. — Séparation des rejetons.

Toutes les plantes traçantes, telles que les potentilles (fig. 334), les achillées (fig. 335) et

Fig. 339,

338.

Fig. 335,

334.

quelques renonculées (fig. 336), se prêtent Fig. 337, 336.

d’elles-mêmes à ce mode de reproduction. Les rejetons ou stolones sont séparés, soit au printemps, soit à l’automne ; ils peuvent l’être en été avec le même succès, moyennant des arrosages abondants. Ces plantes sont en général toujours trop disposées à s’étendre, de sorte que l’on est dans la nécessité, chaque année, de rajeunir les touffes en en retranchant le superflu, sans quoi elles envahiraient promptement tout le parterre.

E. — Eclat des racines.

Ce mode de multiplication s’applique à une foule de plantes vivaces d’un très bel effet dans les plates-bandes. On enlève toute la touffe, soit au printemps, soit à l’automne, et l’on en forme deux touffes égales, en déchirant le collet de la racine, mais de manière à ce qu’il reste suffisamment de chevelu de chaque côté ; l’on peut aussi trancher la touffe par le milieu, soit avec un couteau, soit avec le tranchant de la bêche. Les aconits, les asters (fig. 337), les polémonium (fig. 338), les phlox (fig. 339) et les delphinium vivaces (fig. 340) peuvent être ainsi dédoublés tous les ans, sans qu’à l’époque de la floraison il en résulte dans le volume des touffes une diminution sensible, tant l’activité de leur végétation est prompte à reproduire l’équivalent de la partie enlevée.

§ III. — choix des plantes de parterre.

L’horticulteur, surtout quand ses ressources lui permettent de se donner, pendant toute l’année, un parterre aussi complètement garni que le comporte le climat sous lequel il cultive, doit diriger toute son attention vers le choix et la succession des plantes de parterre de façon à couvrir ses plates-bandes pendant chaque saison de l’année des fleurs le mieux assorties, sous les deux rapports essentiels des dimensions et des couleurs.

A. — Dimensions.

Lorsque la plate-bande est accessible des deux côtes, les plantes les plus élevées doivent en occuper le milieu, et si l’étendue de la plate-bande admet plusieurs rangées parallèles, on dispose les fleurs par rang de taille, en plaçant les moins élevées vers les bords. Si la plate-bande n’est accessible que d’un seul côté, les fleurs seront en amphithéâtre, les plus hautes occupant le bord le plus éloigne de l’allée. Lorsque les plates-bandes ne sont pas rectangulaires, la raideur des lignes droites et la symétrie des espacements égaux ne sont pas nécessaires à la beauté du coup d’œil ; on ne doit avoir égard qu’à la végétation présumée