Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/320

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dans bien des circonstances, offrir une grande supériorité sur les autres. Il faut observer, néanmoins, que le mouvement de bascule ne peut pas lui être imprimé ; qu’elle ne peut pas passer dans les sentiers étroits, etc.

On peut faire porter une partie de la charge des brouettes par les épaules, en se servant de la bricole (fig. 423), accessoire très-simple, et qui diminue la fatigue pour le moins d’un tiers.

La brouette, aidée dans sa marche par le mouvement de la roue, ne peut guère être employée dans les pays de montagnes, parce que, dans les pentes rapides, elle entraînerait d’elle-même, et la charge qu’elle supporte, et l’ouvrier qui la dirigerait. Dans ces circonstances, les montagnards se servent du traîneau, dont les formes sont très-variables, mais approchent beaucoup de celle que représente la figure 424. On a soin de munir la partie inférieure d’une semelle en fer.

Les camions (fig. 425) sont de petits tombereaux traînés par deux hommes. Ils sont préférables aux brouettes pour les déblais et les transports à des distances de plus de 117 mètres (60 toises). Au-delà de 195 mètres (100 toises), il est plus avantageux de se servir des tombereaux conduits par des chevaux.

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§ ii. — Des hottes.

Les hottes sont de deux sortes : les unes sont un assemblage de bois léger, débité en planches minces ; les autres sont en osier. Les unes et les autres ont des avantages respectifs, suivant les circonstances.

Celles de la première espèce, que l’on nomme tandelins dans quelques vignobles (fig. 426), sont ordinairement faites en sapin. Elles sont très-commodes, dans une exploitation rurale, pour le transport des racines de la cour dans les celliers, et je suis assuré qu’elles offriraient également beaucoup de facilité pour transporter les grains battus de la grange ou de la batterie mécanique au grenier. Ces hottes devront en général avoir une contenance intrinsèque de 55 litres, mais on ne les remplit communément que jusqu’à la concurrence de 50 litres, afin que l’espace laissé vide permette aux matières transportées un léger mouvement qui les ferait déborder si on remplissait l’instrument jusqu’en haut. On comprend aisément que lorsque ces instrumens sont tous de même contenance, on n’éprouve aucune difficulté pour s’assurer de la quantité de produits qu’on a récoltés.

Les hottes en osier (fig. 427) ont, sur les précédentes, l’avantage de la légèreté, mais elles ne peuvent contenir des liquides, à moins qu’auparavant on n’ait eu soin de les goudronner, ce qui n’est pas sans inconvénient dans bien des circonstances.

Les mannes sont presque toujours en osier. Il y en a à une seule anse (fig. 428). On les préfère lorsqu’elles doivent être portées par une personne et à une certaine distance, parce qu’alors elles font l’office de paniers. Celles qui ont deux anses (fig. 429) offrent beaucoup plus de commodité toutes les fois qu’elles doivent être transportées par plusieurs personnes.

Il en est d’une manne comme d’un drap ; ce ne sont pas celles qui sont les plus épaisses et tressées avec de gros brins qui sont les plus solides. Celles qui sont composées d’un osier délié, long, élastique, sont plus solides et plus légères ; et, comme en même temps leur élasticité leur permet de s’adapter quelque peu aux différentes configurations des matériaux qu’elles doivent contenir, leur supériorité, dans tous les cas, est incontestable.

L’osier peut être enveloppé de son écorce ou en être dénudé. Lorsque le premier cas arrive, les couches corticales ne tardent pas à se décomposer, à rendre les voies plus claires, et à laisser dans tout le tissu des germes de décomposition, lesquels ne tardent pas à l’altérer. Il vaut donc mieux faire le sacrifice de quelques centimes, et se procurer de l’osier blanc qui se sèche facilement, se décompose avec lenteur et rend l’instrument bien moins pesant.

Les cultivateurs devront avoir grand soin que les mannes, les hottes et tous les instrumens de ce genre soient tous les jours proprement nettoyés de la terre qui y adhère, mis dans un lieu sec, et jamais abandonnes négligemment sur un sol humide.

Les civières ne sont autre chose qu’un brancard qui, au lieu de se placer sur les épaules, est porté par les mains des ouvriers. Il y en a à brancards simples (fig. 430), et à brancards composés ou relevés (fig. 431). En