Page:Maistre – Considérations sur la France (Ed. 1829).pdf/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
CONSIDÉRATIONS

Quand on n’auroit fait que désirer ensemble, ce seroit beaucoup. Si jamais les chrétiens se rapprochent, comme tout les y invite, il semble que la motion doit partir de l’église d’Angleterre. Le presbytérianisme fut une oeuvre française, et par conséquent une oeuvre exagérée. Nous sommes trop éloignés des sectateurs d’un culte trop peu substantiel ; il n’y a pas moyen de nous entendre. Mais l’église anglicane, qui nous touche d’une main, touche de l’autre ceux que nous ne pouvons toucher ; et quoique, sous un certain point de vue, elle soit en butte aux coups des deux partis, et qu’elle présente le spectacle un peu ridicule d’un révolté qui prêche l’obéissance, cependant elle est très-précieuse sous d’autres aspects, et peut être considérée comme un de ces intermèdes chimiques, capables de rapprocher les élémens inassociables de leur nature.

Les biens du clergé étant dissipés, aucun motif méprisable ne peut de long-temps lui donner de nouveaux membres ; en sorte que toutes les circonstances concourent à relever ce corps. Il y a lieu de croire, d’ailleurs, que la contemplation de l’oeuvre dont il paroît chargé, lui donnera ce degré d’exaltation qui