Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/142

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L’Angleterre dira, sans doute, c’est vous qui avez perdu la foi, et c’est nous qui avons raison. Certes, il ne faut pas être extrêmement fin pour deviner cette objection, mais la réplique se présente encore plus vite, et la voici.

Prouvez-nous donc que vous croyez votre religion, et montrez-nous comment vous la défendez ?

Il n’y a pas d’homme instruit qui ne sache à quoi s’en tenir sur ces deux points ; car, dans le fait, toute cette tolérance dont se vante l’Angleterre n’est, au fond, que de l’indifférence parfaite. Celui qui croit doit être charitable, sans doute, mais il ne peut être tolérant sans restriction. Si l’Angleterre tolère tout, c’est qu’elle n’a plus de symbole que sur le papier des trente-neuf articles.

Si l’Angleterre avait un système de croyance fixe, elle aimerait les différents symboles chrétiens, à mesure qu’ils se rapprochent du sien ;