Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/150

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pour qu’un chimiste de l’une de ces écoles refuse sa fille à un partisan de l’autre.

Tel est le sens exact de la réponse donnée par le savant évêque. Il faut avouer que la sagesse et la probité réunies ne sauraient mieux dire ; mais, je le demande de nouveau, qu’est-ce que la foi dans un pays où les premiers pasteurs pensent ainsi ? Et de quel ascendant peuvent-ils jouir sur la masse du peuple ?

J’ai connu beaucoup de Protestants, beaucoup d’Anglais surtout, en qui je suis habitué d’étudier le Protestantisme. Jamais je n’ai pu voir en eux que des théistes plus ou moins perfectionnés par l’Évangile, mais tout à fait étrangers à ce qu’on appelle foi, c’est-à-dire, croyance divinisée.

L’opinion seule qu’ils ont des ministres de leur religion est un signe infaillible de celle qu’ils ont de la