Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/190

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ou la folie humaine ! Dans le moment où le danger a passé et où les institutions se sont proportionnées d’elles-mêmes à l’état des choses, on cite les faits antiques pour renverser ces institutions ; on fait des lois absurdes pour réprimer certaines autorités qu’il faudrait au contraire renforcer par tous les moyens possible. On cite les auto-da-fé du seizième siècle, pour détruire l’Inquisition du dix-neuvième, qui est devenu le plus doux comme le plus sage des tribunaux. On écrit contre la puissance des papes ; tous les législateurs, tous les tribunaux sont armés pour la restreindre dans un moment où, notoirement, il ne reste plus au souverain pontife l’autorité nécessaire pour remplir ses immenses fonctions ; mais les héros de collège, si hardis contre les autorités qui ne les menacent plus, auraient baisé la poussière devant elles, il y a quelques siècles. Ne craignez pas qu’aux époques où l’opinion générale faisait affluer les biens-fonds vers l’Église, on fasse des lois pour défendre