Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/44

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Dans le principe même, et lorsqu’on avait besoin de la plus grande sévérité, les Inquisiteurs ne prononçaient pas en Espagne de peine plus sévère que celle de la confiscation des biens, et même elle était remise à tout coupable qui abjurait ses erreurs dans le terme appelé de grâce. (Rapport, pag. 33.)

On ne voit pas précisément, dans le rapport que je cite, à quelle époque le tribunal de l’Inquisition commença à prononcer la peine de mort ; mais peu nous importe : il nous suffit de savoir, ce qui est incontestable, qu’il ne put acquérir ce droit qu’en devenant royal, et que tout jugement de mort demeure par sa nature étranger au sacerdoce.

De nos jours, il ne reste plus d’incertitude sur ce point. On sait que, pour toute sentence importante [1], et même pour la simple prise de corps, rien ne se fait sans l’avis du conseil suprême, ce qui suppose déjà toute la prudence et toute la circonspection imaginables ;

  1. De Entitad. Ibid. pag. 64.