Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/51

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La loi espagnole portant la peine de mort contre tel ou tel crime, la justice séculière ne peut s’opposer à la loi ; et si l’Inquisition, comme il arrive toujours, ne condamne que sur des preuves évidentes, ses jugements, dans les cas de mort, seront toujours suivis de la mort, mais sans que ce tribunal y entre aucunement, et toujours il demeure vrai qu’il ne condamne point à mort ; que l’autorité séculière est parfaitement la maîtresse d’agir comme elle l’entend, et que si, en vertu de cette clause chère à l’Église, les juges royaux laissaient marcher un innocent au supplice, ils seraient les premiers coupables.

Ainsi cette expression tant répétée de tribunal.

    justicia y brazo secular... a los quales (les juges séculiers) rogamos y encargamos muy affectuosamente como de derecho mejor podemos, se hayan benigna y piedosamente con el. (Ibid. pag. 180, 181.) Van-Espen, Jus Ecclesiast. Univ. Pari. II, Tit. X, Cap. IV, N° 22.