Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/73

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Piémont, etc., il fera aussi bien que toutes ces puissances, et sûrement les inquisiteurs seront les premiers à lui applaudir ; mais c’est le comble de l’injustice et de la déraison de leur reprocher une pratique admise jusqu’à nous jours, dans tous les temps et dans tous les lieux [1].

Quant à la peine du feu, c’est encore, ou c’était un usage universel. Sans remonter aux lois romaines qui sanctionnèrent cette peine, toutes les nations l’ont prononcée contre ces grands crimes qui violent les lois

  1. Je dois ajouter qu’ayant eu occasion, au mois de janvier 1808, d’entretenir, sur le sujet de l’Inquisition, deux espagnols d’un rang distingué, et placés tout exprès pour être parfaitement instruits ; lorsque je vins à parler de la torture, ils se regardèrent l’un et l’autre avec l’air de la surprise, et s’accordèrent pour m’assurer expressément que jamais ils n’avaient entendu parler de torture dans les procédures faites par l’Inquisition. Ce qui suppose, sans le moindre doute, ou que réellement il n’était plus question de torture dans ce tribunal, ou qu’elle y était devenue infiniment rare.