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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/138

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Les chimères dont je m’occupe offrent tant de disparate avec les travaux immortels de M. de Buffon, que la pensée de l’imiter, même en ce point, ne me serait sans doute jamais venue à l’esprit sans un accident qui m’y détermina. Un domestique, en ôtant la poussière des meubles, crut en voir beaucoup sur un tableau peint au pastel que je venais de terminer, et l’essuya si bien avec un linge, qu’il parvint en effet à le débarrasser de toute la poussière que j’y avais arrangée avec beaucoup de soin. Après m’être mis fort en colère contre cet homme, qui était absent, et ne lui avoir rien dit quand il revint, suivant mon habitude, je me mis aussitôt en campagne, et je rentrai chez moi avec la clef d’une petite chambre que j’avais louée au cinquième étage dans la rue de la Providence. J’y fis transporter dans la même journée les matériaux de mes occupations favorites, et j’y passai dans la suite la plus grande partie de mon temps, à l’abri du fracas domestique et des nettoyeurs de tableaux. Les heures s’écoulaient pour moi comme des minutes dans ce réduit isolé, et plus d’une fois mes rêveries m’y ont fait oublier l’heure du dîner.

Ô douce solitude ! j’ai connu les charmes dont tu enivres tes amants. Malheur à celui qui ne