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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/163

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nière main. Malgré cette réticence, il n’est pas douteux qu’on doit regarder l’accident qui m’était arrivé comme une découverte précieuse, et dont les poètes ne sauraient trop user.

Je suis en effet si convaincu de l’infaillibilité de cette nouvelle méthode que, dans le poème en vingt-quatre chants que j’ai composé depuis lors, et qui sera publié avec la Prisonnière de Pignerol[1], je n’ai pas cru nécessaire jusqu’à présent de commencer les vers ; mais j’ai mis au net cinq cents pages de notes, qui forment, comme on le sait, tout le mérite et le volume de la plupart des poèmes modernes.

Comme je rêvais profondément à mes découvertes, en marchant dans ma chambre, je rencontrai mon lit, sur lequel je tombai assis, et ma main se trouvant par hasard placée sur mon bonnet, je pris le parti de m’en couvrir la tête et de me coucher.

  1. L’auteur parait avoir renoncé depuis à publier la Prisonnière de Pégnerol, cet ouvrage rentrant trop dans le genre du roman. (Note de l’Auteur.)