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vague, elle va bientôt se briser avec moi sur le rivage de l’éternité ; et, comme si l’orage de la vie n’était pas assez impétueux, comme s’il nous poussait trop lentement aux barrières de l’existence, les nations en masse s’égorgent au courant et préviennent le terme fixé par la nature. Des conquérants, entraînés eux-mêmes par le tourbillon rapide du temps, s’amusent à jeter des milliers d’hommes sur le carreau. Eh ! Messieurs, à quoi songez-vous ? Attendez… ces bonnes gens allaient mourir de leur belle mort. Ne voyez-vous pas la vague qui s’avance ? Elle écume déjà près du rivage… Attendez, au nom du Ciel, encore un instant, et vous, et vos ennemis, et moi, et les marguerites, tout cela va finir ! Peut-on s’étonner assez d’une semblable démence ? Allons, c’est un point résolu, dorénavant moi-même je n’effeuillerai plus de marguerites.

Chapitre XXXI

Après m’être fixé pour l’avenir une règle de conduite prudente au moyen d’une logique lumi-