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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/267

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poste de Lars dans les gorges du Caucase. Impatient de se rendre à son poste et brave jusqu’à la témérité, il eut l’imprudence d’entreprendre ce voyage avec l’escorte d’une cinquantaine de Cosaques dont il disposait, et l’imprudence plus grande encore de parler de son projet et de s’en vanter avant de l’exécuter.

Les Tchetchenges qui sont près des frontières, et qu’on appelle Tchetchenges pacifiques, sont soumis à la Russie, et ont, en conséquence, un libre accès à Mosdok ; mais la plupart conservent des relations avec les montagnards, et sont bien souvent de moitié dans leurs brigandages, Ces derniers, informés du voyage de Kascambo et du jour même de son départ, se portèrent en grand nombre sur son passage et lui dressèrent une embuscade. À vingt verstes environ de Mosdok, au détour d’une petite colline couverte de broussailles, il rut attaqué par sept cents hommes à cheval. La retraite était impossible : les Cosaques mirent pied à terre, et soutinrent l’attaque avec beaucoup de fermeté, espérant être secourus par les troupes d’une redoute qui n’était pas très-éloignée.

Les habitants du Caucase, quoique individuellement très-courageux, sont incapables d’attaquer en masse, et sont par conséquent peu dangereux pour une troupe qui fait bonne contenance ; mais ils ont