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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/300

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natale. Aux tourments de son imagination se joignait une soif ardente. Ivan descendit vers le ruisseau qui coulait à quelque distance, pour apporter de l’eau à son maître : il y trouva un pont formé de deux arbres et vit de loin une habitation. C’était une espèce de chalet, une habitation d’été de Tchetchenges qui se trouvait déserte. Dans la situation des fugitifs, cette maison isolée était une découverte précieuse. Ivan vint arracher son maître à ses réflexions pour le conduire dans le refuge qu’il venait de découvrir, et, après l’y avoir établi, il se mit aussitôt à la recherche du magasin.

Les habitants du Caucase, qui pour la plupart sont à demi nomades et souvent exposés aux incursions de leurs voisins, ont toujours auprès de leurs maisons des souterrains dans lesquels ils cachent leurs provisions et leurs effets. Ces magasins, de la forme d’un puits étroit, sont fermés avec une planche ou une large pierre recouverte soigneusement de Mue, et sont toujours placés dans des endroits où le gazon manque, de peur que la couleur de l’herbe ne trahisse le dépôt. Malgré ces précautions, les soldats russes les découvrent souvent ; ils frappent la terre avec la baguette de leur bail dans les sentiers battus qui sont près des habitations, et le son leur indique les cavités qu’ils recherchent. Ivan en découvrit