Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/371

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fermer l’église. Prascovie, un peu déconcertée, lui raconta naïvement la cause de sa brusque rentrée dans le temple, lui fit part de la répugnance qu’elle avait d’aller chercher un asile dans une auberge, et finit par la supplier de lui en accorder un dans le couvent, ne fût-ce que dans les cloîtres. La portière lui répondit qu’on ne logeait pas les étrangers dans le couvent, mais que madame l’abbesse pourrait lui donner quelques secours. « Je n’en demande pas d’autre qu’un asile pour cette nuit, répliqua Prascovie en montrant une bourse qui contenait quelque argent. Des dames charitables m’ont donné les moyens de me passer d’aumônes pour quelque temps, et je ne demande que la protection du couvent pour cette nuit. Demain je continuerai ma route. »

La religieuse consentit à la conduire chez l’abbesse. La respectable supérieure était en prières lorsqu’elles entrèrent dans sa chambre : la portière s’arrêta près de la porte, et se mit à genoux ; Prascovie l’imita, et pria Dieu de lui rendre l’abbesse favorable. Lorsque celle-ci eut fini son oraison, elle s’approcha de la jeune fille, qui restait à genoux, et la releva avec bonté. Prascovie lui dit son nom et le but de son voyage ; elle