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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/385

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car je ne serai plus obligée d’y retourner ; et cet homme de fer aussi m’a rendu service, par la grâce de Dieu, dit-elle en regardant la statue de Pierre le Grand : sans lui je n’aurais peut-être pas vu que le pont était rétabli ; je n’aurais pas fait la connaissance de ces bons amis qui m’ont promis leur secours, et par la protection desquels j’espère obtenir la liberté de mon père. »

Telles étaient les réflexions de Prascovie, dont la foi la plus vive dirigeait et soutenait toutes les démarches. Cependant, malgré tout l’intérêt que prenaient à elle ses amis de Wassili-Ostrow, son bonheur devait avoir une autre source.

L’hôte de Prascovie, revenu depuis quelques jours de Riga, avait été surpris de la trouver encore chez lui, et s’était mis aux enquêtes pour trouver la maison de la princesse T***, pour laquelle la jeune fille avait une lettre de recommandation ; cette dame, prévenue aussi de l’arrivée prochaine de la jeune voyageuse, l’attendait chez elle. Le marchand la vit et reçut l’ordre d’amener Prascovie. Celle-ci quitta la maison qu’elle avait habitée pendant deux mois, et surtout sa bonne hôtesse, avec beaucoup de regrets ; mais la protection d’une grande dame favorisait tellement