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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/391

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quelle joie n’éprouverait-il pas ! Mon Dieu ! mon Dieu ! achevez votre ouvrage ! »

Sans faire la moindre demande sur la manière dont elle devait se présenter, ni sur ce qu’elle devait dire, elle entra sans trouble dans le cabinet de l’impératrice. Sa Majesté la reçut avec sa bonté connue et l’interrogea sur les circonstances de son histoire, qu’elle désirait connaître, d’après le précis que lui en avait fait M. V***. Prascovie répondit avec une assurance modeste, comme aurait pu le faire une personne possédant l’usage du monde. Elle parla du but de son voyage ; persuadée de l’innocence de son père, elle ne demanda point sa grâce, mais la révision de son procès. Sa Majesté loua son courage, sa piété filiale ; elle promit de la recommander à l’empereur, et lui fit remettre aussitôt trois cents roubles pour ses premiers besoins, en attendant de nouveaux bienfaits.

Prascovie sortit du palais tellement pénétrée de son bonheur et de la bonté de l’impératrice, que, lorsqu’à son retour Mme V*** lui demanda si elle était contente de sa présentation, elle ne put répondre que par un torrent de larmes.

Pendant son absence, une dame de la maison de la princesse T***, ne la voyant pas revenir depuis le matin, interrogea le domestique qui