Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/396

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par le désir de briller ou même d’intéresser personne. Les éloges qu’on lui prodiguait excitaient son étonnement, et lorsqu’ils étaient outrés ou même de mauvais goût, son mécontentement devenait visible. Le temps qu’elle passa dans la capitale, en attendant le décret de rappel de son père, lui donna des jouissances innombrables. Tout était nouveau pour elle, tout l’intéressait. Les personnes qu’elle voyait fréquemment admiraient les jugements pleins de sens qu’elle portait sur les divers objets de ses observations. Deux dames de la cour, qu’elle avait prises dans une affection particulière, les comtesses W***, lui proposèrent un jour de voir l’intérieur du palais impérial, et s’amusèrent beaucoup de la surprise que lui causaient à chaque pas tant de richesses réunies et de si vastes appartements. Lorsqu’elle entra dans la magnifique salle de Saint-Georges, elle fit le signe de la croix, croyant entrer dans une église. Elle revit, sans les reconnaître, quelques salons qu’elle avait déjà parcourus lors de sa présentation, tant elle était alors préoccupée de sa situation et du sujet important qui l’y amenait !

Comme elle passait dans une grande pièce, l’esprit frappé par tant de merveilles, une des dames lui fit remarquer le trône. Elle s’arrêta tout à