Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/420

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même apprirent à prononcer, Aérostat, Gaz, Baudruche, etc. ; et tandis que la renommée publiait en Europe chaque nouvel essai aérostatique, une nation aimable, idolâtre de tout ce qui lui appartient, et qui ne s’informe pas, avant de décerner ses apothéoses, s’il y aura des incrédules chez les nations voisines, prodiguait aux inventeurs tout ce que la reconnaissance publique exaltée par l’admiration peut inventer de plus flatteur. Distinctions personnelles, éloges de toute espèce, bustes, médailles, inscriptions, etc. ; elle n’oubliait rien pour les rassasier de gloire et porter aux générations les plus éloignées l’histoire de cette découverte et le nom de ses auteurs.

Il est vrai qu’après les premiers accès de cette fièvre aérostatique, la voix aigre de la critique s’est fait entendre au milieu des clameurs de l’admiration : mais si l’enthousiasme de nos voisins a pu faire sourire de temps en temps le philosophe de sang-froid, que faut-il penser de cette espèce de dédain avec lequel certaines gens ont accueilli cette découverte ? Ou nous nous trompons fort, ou il y a bien moins de philosophie dans la conduite des critiques que dans celle des enthousiastes.

Rendons justice aux premiers spectateurs de ces brillantes expériences : jamais peut-être l’en-