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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/430

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grandes inventions, ces procédés admirables des arts qui nous ont soumis Tunivers, on trouve que nous ne devons rien, ou j^resque rien, aux savants en titre. Béunis le plus souvent dans les grandes villes, environnés de tous les secours que l’instruction, les arts, l’ambition, et surtout les richesses peuvent prêter au génie, on les voit expliquer, corriger, analyser, perfectionner ; mais ils ne savent rien ajouter à la puissance humaine ; et tandis que l’orgueilleuse théorie calcule ou rêve doctement dans les Académies, l’expéri’ence, loin des capitales et de leurs lycées, enfante ses miracles chez l’amateur modeste parfaitement inconnu avant de devenir immortel. Il semble que la découverte dont nous parlons est particulièrement faite pour humilier les savants d’Europe. Que leur manquait-il pour y parvenir ? Rien ; car tous nos physiciens à gros livres connaissaient la principale qualité des gaz ; tous voyaient les nues se balancer dans les airs, et la fumée s’élever de leurs foyers ; tous avaient pu lire Borelli [1], qui s’exprime sur la nautique aérienne comme MM. de Montgolfier, quand ils rendirent compte de leur procédé. Il semble même que dans ces derniers temps le destin, pour lutiner quel-

  1. Alphonse Borelli, médecin napolitain du dix-septième siècle.