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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/439

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parenthèse) nous a valu une petite humiliation passagère. La théorie la plus réfléchie ne pouvant suppléer parfaitement au défaut d’expérience, quelques-uns de nos aperçus se trouvèrent faux : le filet pesa beaucoup plus que nous ne l’imaginions ; nous comptions sur une galerie de 250 livres, elle pesa le double. Ce n’est pas tout : le ballon, hissé avec trop de précipitation, se trouva enflé dans dix minutes, et ce fut là une faute capitale ; car, si l’on se presse trop, la raréfaction est beaucoup moins parfaite, ou peut-être faut-il l’attendre avec beaucoup plus de patience que nous, n’en montrâmes dans cette occasion. Cependant, le public, trop fatigué par l’attente et trop avide du spectacle, demandait l’élévation, et par malheur, ces deux sentiments gagnaient l’estrade. Pour comble d’infortune, les ouvriers avaient dîné : après un assez grand nombre de manœuvres inutiles, on imagine de soulever la galerie dans l’espérance qu’on établirait ainsi un courant d’air capable de déterminer le départ. On entoure la galerie, on l’élève à force de bras ; le câble était retiré ; on transporte la machine au bord de l’estrade : autre faute qui nous approchait de la dernière. Alors je ne sais quelle chaleur inexplicable s’empare de toutes les têtes : mille voix s’élè-