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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/453

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Dent de Nivolet, ceIle de Granier[1] et le roc de Chafardon, ils croient (en attendant qu’on ait mesuré ces montagnes) s’être élevés au delà de 506 toises. Le baromètre ne pouvait décider cette question. « Faites seulement vos observations, dit le chevalier [de] Maistre à M. Brun ; je me charge du feu. — Bon ! dit ce dernier, j’ai cassé mon baromètre. » (On n’en avait embarqué qu’un ; n’en dites rien, au nom de Dieu !) « - Et moi, reprit son compagnon, je viens de casser le manche de ma fourche. »

C’était là un malheur d’importance, car au lieu de mettre les fagots tranquillement dans le foyer, il fallut les jeter, et le pauvre jeune homme, gêné par une pièce de fer placée en saillie sur le bord intérieur du panier, manqua son coup et perdit trois fagots.

Tandis que le ballon voyageait, la mère de M. Brun, qui n’avait pas eu le courage d’assister au départ, l’aperçut en l’air du milieu d’une place où elle passait par hasard. « Ah ! mon Dieu, s’écria-t-elle, je ne verrai plus mon cher enfant ! » Elle ne le vit que trop tôt, car les provisions manquaient aux deux phaétons. Pour plus grande sûreté, et sur l’avis du célèbre phy-

  1. La dent de Nivolet a 1,523 mètres de hauteur et celle de Granier, 1938.