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Il sortit ; je pris le linge et je nettoyai délicieusement mon soulier gauche, sur lequel je laissai tomber une larme de repentir.


CHAPITRE XX.

Les murs de ma chambre sont garnis d’estampes et de tableaux qui l’embellissent singulièrement. Je voudrais de tout mon cœur les faire examiner au lecteur les uns après les autres, pour l’amuser et le distraire le long du chemin que nous devons encore parcourir pour arriver à mon bureau ; mais il est aussi impossible d’expliquer clairement un tableau que de faire un portrait ressemblant d’après une description.

Quelle émotion n’éprouverait-il pas, par exemple, en contemplant la première estampe qui se présente aux regards ! — Il y verrait la malheureuse Charlotte, essuyant lentement et d’une main tremblante les pistolets d’Albert[1]. — De noirs pressentiments et toutes les angoisses de l’amour sans espoir et sans consolation sont em-

  1. Sujet emprunté au roman de Werther, par Gœthe.