Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/154

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les murs et la porte d’où s’évaporaient des odeurs fortes de cuisine, on sentait ses jambes s’alourdir et la tentation vous prenait d’une halte arrosée de vin clairet.

Des mûriers aux larges feuilles luisantes que ne cueillaient jamais les doigts alertes des magnanarelles étendaient un tapis d’ombre devant la façade. Un jardin — l’éternel jardin des paysans — l’entourait de rosiers rouges, de pêchers grêles et de légumes séchant dans la terre craquelée. Et les immenses bois de pins dont l’on entendait le monotone murmure, pareil à des vagues lentes se brisant dans le sable ; les bois montant jusqu’aux cimes brûlées de l’Esterel étendaient comme un rideau mystérieux sur l’horizon.