Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/175

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les chaudes matinées d’été, elle se couchait dans l’eau, elle y dormait les yeux ouverts, toute heureuse, bercée, languissante, comme une bête apaisée.

C’étaient ses seules joies, car chacun lui était dur et la rudoyait. Les chiens dans la ville aboyaient lorsqu’elle passait, criant ses écrevisses. Les enfants se jouaient d’elle et la tournaient en dérision. Et jamais elle ne sentait une caresse effleurer sa chair, elle n’entendait une parole amie la consoler. Elle était bien l’abandonnée sans famille, sans le sou, qu’on méprisait, qu’on chassait comme une lépreuse.

Or, un jour qu’elle criait son refrain accoutumé par les rues :

Escrébissos ! Escrébissos !