Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/177

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rien et qui n’est jamais malade. Si celle-là mourait, personne au moins ne la regretterait…

L’enfant frissonna. Elle avait compris que les mauvaises parlaient d’elle. On ne voulait donc pas même la laisser vivre dans sa misère noire ? On souhaitait sa mort. Elle gênait le monde. Elle était de trop. Ses oreilles bourdonnaient. Elle sentait à son cœur comme la souffrance cruelle d’une plaie profonde, d’une blessure inguérissable. Et, dans son innocence, dans sa bêtise naïve, elle se demandait pour la première fois pourquoi tout le monde et même les chiens la détestaient, la tourmentaient ainsi sans trêve. Elle sanglotait dans ses mains. Elle courait. Il lui semblait qu’une foule la pour-